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Photo du rédacteurIsabelle

Alien Romulus... le retour en grâce

Que vous soyez fan inconditionnel ou simple amateur de cinéma, vous ne pouvez pas être passé à côté de la sortie très attendue d'Alien Romulus. Neuvième film de la franchise (en comptant les deux AVP), Alien Romulus, réalisé par Fede Alvarez (Don't Breathe) jouait là sa carte du renouvellement de la série. Produit par la Fox, racheté par Disney, Alien passe donc par la case "suspicion" des fans comme l'a été avant lui Star Wars. Ce n'est pas sans compter le travail acharné du réalisateur, qui remet en selle une des plus grandes épopées de l'histoire du cinéma d'horreur. Critique sans spoil...

Si Alien fait beaucoup parlé de lui, c'est qu'il s'était perdu dans les méandres de la production Hollywoodienne. Alors que Ridley Scott avait créé le film parfait en 1979, il s'était embourbé dans des préquels (Prometheus et Alien Convenant) relativement peu appréciés du public. Ridley Scott a l'intelligence, en tant que producteur, de faire appel à la nouvelle garde de l'horreur, en la personne de Fede Alvarez, brillant réalisateur mais également scénariste. Alien Romulus, çà parle de quoi ? Quelques années après le désastre du Nostromo, un petit groupe de jeunes tente de s'échapper de leur quotidien, en volant les chambres d'hibernation d'un vaisseau abandonné. Evidemment, tout ne va pas se passer comme ils le souhaitent, des aliens se réveillent à bord...

Si certains spectateurs crient à la parodie du premier Alien, je vois cela tout autrement. Alien Romulus revient à la source de la véritable histoire d'Alien avec sa thématique principale : le combat de l'homme contre son inconscient, et en l'occurrence : le cul. Freud serait ravi.

Maintenant que j'ai votre attention et avant d'en arriver à ce sujet, faisons un petit détour par d'autres aspects du film. Tout d'abord la réalisation, belle, impeccable même. Quand on est appelé à réaliser un Alien, c'est la moindre des choses. Fede Alvarez nous embarque dans du dur et çà se voit. Le film a été tourné en studio avec des animatroniques, des grosses maquettes, des décors de fou, tout pour donner de vraies impressions aux acteurs mais aussi montrer comment, finalement, les effets à l'ancienne tiennent la route pour embarquer le spectateur dans un univers aussi riche qu'Alien. Il y a de très bons choix artistiques comme celui de l'Alien en transparence dans le thorax d'un des personnages (ce n'est pas un spoil, vous l'avez dans le trailer) ou celui en clin d'oeil du premier Alien, de l'héroïne en tête à tête avec la créature et d'autres que vous découvrirez à l'écran.


La grande idée de Fede Alvarez a été de choisir un casting jeune, donnant un coup de balais à toute la saga. Cailee Spaeny (Pacific Rim, Civil War) en premier rôle est parfaite en descendante de Ripley. Naturelle, courageuse et très humaine, elle nous emmène facilement dans un jeu plein d'émotions. David Jonsson, peu connu en France, est incroyable en cyber-humain, d'autant plus qu'il change complètement de comportement plusieurs fois durant le film. Si toute cette petite bande de jeunes a été choisie, c'est aussi pour connecter la nouvelle génération de spectateurs. Quoi de plus normal que de parler des problèmes qui les agitent : cette impression d'être piégés dans un univers artificiel, employés malgré eux pour les gains des grosses compagnies et tout cela envers dame nature. On leur demande de grandir vite, peut-être trop vite. Normal qu'ils veuillent s'échapper même au prix de la mort, pour construire un rêve ailleurs. Ce n'est pas incohérent d'en parler, je trouve cela même plutôt malin de rattacher les wagons de l'ancienne génération d'Alien à la nouvelle. C'est ce qu'annonce un des personnages : "Je ne veux pas qu'on finisse comme nos parents".


Maintenant passons au sujet principal : le sexe. Alien, depuis ses débuts raconte surtout la bataille entre conscient et inconscient. Qu'est ce qu'un comportement humain ? Qu'est ce qui va à l'encontre de cette humanité ? Les règles qu'on s'impose sont-elles normales ? Faut-il céder à ses plus bas instincts ? Alors je ne vais pas vous faire ici toute l'historique de la création des xénomorphes, mais ce leitmotiv a toujours été présent dans la saga, certes d'un façon plus ou moins appuyée. Dans un univers cinéphile plutôt conservatoire, où même les baisers sont désormais bannis, il est plutôt soulageant de voir que les films de genre y échappent un poil. Donc vous retrouverez : les phallus sous la forme des têtes d'Alien, des pseudo-vulves, des liquides qui tachent, des viols de facehuggers sur humain et d'humain sur xénomorphe, une homosexualité refoulée, un tunnel qui ressemble à s'y méprendre à un rectum, l'apprentissage de la sexualité (comment tenir un gros flingue), etc.

Cette violence, c'est celle qui est au fond de nous tous, celle que l'on ne veut pas voir et qui nous dégoute. Elle est très bien traitée ici et c'est ce qui fait que nous restons hypnotisé devant ces images. D'autant plus que Andy, le synthétique, double cet aspect avec un questionnement sur les émotions humaines. "Les humains sont incontrôlables, ils ont trop d'émotions" lui fait observer un personnage surprise dont je vous terrai le nom. C'est effectivement le problème : quid des émotions humaines, face à la violence du subconscient ? Ne faut-il pas mieux éradiquer tout cela, ce serait tellement plus simple ? Question souvent posée actuellement face à l'évolution grandissante des IA. C'est la thématique personnelle abordée par Fede Alvarez : les humains sont ils trop humains ?


L'horreur ne s'arrête pas à de scènes classiques de cache cache dans le vaisseau, mais passe également par des scènes bien gores, celles qu'on ne voit plus vraiment dans les films grands publics. Notamment l'enfantement, qui a été plusieurs fois traité dans la saga Alien. Déjà par son côté sanglant : une naissance, ce n'est pas glamour, et Fede Alvarez nous le rappelle très bien avec un scène bien bien traumatisante, et vous pouvez me croire que même les hommes dans la salle ont tous fait la grimace. D'autre part, par son aspect psychologique : peut-on rejeter notre descendance ? A partir de quand considère-t-on qu'un être est humain (question qui fait écho une nouvelle fois aux androïdes) ?

Le seul petit bémol que je mettrai sur ce film, c'est la créature finale. Celle que vous attendez tous, connaisseurs que vous êtes ! Car vous avez évidemment un Alien un peu spécial à chaque film de la saga. Celui-ci n'y démord pas. Je pense que certains le trouveront ridicule, moi je le trouve plutôt intéressant mais peut-être mal exploité.

Pour conclure : oui Alien Romulus est un bon film, pas le meilleur de la saga, mais suffisamment pour faire sa place. J'ai serré des fesses plusieurs fois durant la projection car le suspens est bien mené et l'histoire bien conçue, mission accomplie donc. SORTIE : 14 AOÛT 2024




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