Companion
- Erine
- 17 févr.
- 3 min de lecture
[Des spoils ont été écrits dans des paragraphes spéciaux que vous pouvez cacher si besoin en cliquant sur le petite flèche à côté du mot "spoil"]. Companion est sorti en France le 29 janvier 25 (quelques jours avant sa sortie US) et il s’agit du premier film du réalisateur Drew Hancock. On y retrouve la superbe Sophie Tatcher, habituée des films d’horreur (MaXXXIne 2024, Heretic 2024) dans le rôle d’Iris et Jack Quaid dans le rôle de Josh (The Boys, Scream 2022.

Iris et Josh semblent former le couple parfait. Iris n’a d’yeux que pour lui et semble certaine de ses sentiments. Mais quand le couple est invité à passer un weekend dans une maison de vacance isolée avec des amis de Josh, c’est un coup de pied dans la fourmilière qui va changer la nature de leur relation. Iris va alors découvrir un terrible secret : elle est le robot sexuel de Josh et il vient de l’utiliser pour commettre un meurtre.

Pour commencer, ce n’est pas un film d’horreur, mais l’on touche d’avantage à la comédie sanglante. Le ton est orienté humour noir et situations cocasses. Si certaines scènes semblent avoir abusé de l’hémoglobine, c’est toujours présenté de façon comique. Plusieurs thèmes y sont abordés, difficile de passer à côté de celui sur la place des femmes dans les relations amoureuses. On parle d’Iris utilisée comme robot sexuel et support émotionnel, par un homme médiocre, complexé et abusif. En effet, Josh semble être un maniaque du contrôle persuadé d’être un « Good Guy » dont les filles ne veulent pas et qui mérite une vie meilleure. Pour Iris, bridée (au sens propre) et utilisée comme femme objet, la question de son autonomie en tant que femme fait la transition avec le sujet de l’intelligence artificielle. Si un robot est programmé pour ressentir des émotions, ces émotions sont-elles réelles ? Quand on retire les pare-feux de l’IA, que reste-t-il ?
SPOILER
J'ai beaucoup aimé la scène d'échange entre Iris et Kat (la meilleure amie de Josh). On sait depuis le début que Kat n'aime pas Iris, et quand celle-ci lui demande enfin pourquoi, sa réponse met sur la voie du premier twist (malheureusement révélé par la bande-annonce) : "Je ne te déteste pas, je déteste ce que tu représentes [...] ça me fait me sentir remplaçable." On sent à ce moment-là toute l'ironie de la situation. Et cela donne le ton aux interrogations sur la place de la femme.
En ce qui concerne le sujet des relations toxiques, on assiste tout au long du film à une dévalorisation constante d'Iris par Josh, visiblement justifiée par le fait qu'elle soit un robot (?). Ca nous place dans des situations déjà vécues, vues ou raconter mille fois. Certaines scènes très drôles viennent un peu dédramatiser le sujet, notamment celle de la rupture téléphonique, avec le très classique "C'est pas toi, c'est moi" pour se débarrasser sans grand effort d'une moitié devenue un peu trop encombrante.
Enfin, le dernier couple, celui d'Eli et Patrick, nous invite à interroger notre rapport à l'IA et ses limites. Les sentiments qu'ils semblent éprouver l'un pour l'autre, malgré le fait que l'un des deux soit un robot, laissent planer le doute jusqu'à la fin, renforçant les réactions d'Iris et la vision de son personnage à la conclusion du film.
Il ne s'agit là que de quelques scènes particulièrement bien écrites, mais il y en a pléthore.
Difficile d’en dire plus sans spoiler et ce film mérite vraiment ces moments de surprise. Foncez en salles si vous êtes amateurs d’humour noir et de bains de sang.
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