Le Recueil de Steve S.
- Sandy
- 7 mars 2021
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 mars 2021

Auteur : Steve S. Nombre de pages : 300 pages Éditeur : auto-édité Lien d’achat :financement participatif : https://fr.ulule.com/le-recueil/
RÉSUMÉ
Ce recueil de nouvelles 6 illustrées a longtemps vécu en moi avant que je ne trouve le courage, et l'envie, de le coucher noir sur blanc. Depuis des années le Mythe de Cthulhu a fasciné la culture populaire, et ce même si H.P Lovecraft ne l'a jamais nommé ainsi. Nombres d'écrivains et de scénaristes ont produits des livres, films, BD, jeux-vidéos et ont ancrés définitivement cette vision particulière de l'horreur cosmique dans nos vies. Et comme eux, j'ai voulu amener ma propre pierre à l'édifice, avec ma sensibilité et ma vision personnelle du Fantastique, des Grands Anciens et de leurs terribles secrets. Il était important pour moi que chaque nouvelle soit accompagnée d'une illustration afin de rendre ce recueil plus agréable. Dessinées par Arnaud Lebourg, il a su saisir l'ambiance et le ton que j'ai voulu donner à chaque récit. Enfin, à tout seigneur tout honneur, la couverture a été illustrée par Mathieu Coudray et son sens du détail. L'ouvrage sera au format A5 et contiendra 6 nouvelles. Cela représente en tout 300 pages au format relié.
MON AVIS
Ici petit article un peu particulier. Au moment où je vous présente ce livre il est en financement participatif. Il sera disponible une fois celui-ci terminé mais je n’en ai pas la date exacte. Ce projet est le résultat de la collaboration de 3 personnes. Un auteur et deux illustrateurs. Steve S. écrit les textes, Mathieu Coudray illustrateur qui fait la couverture, et Arnaud Lebourg qui fait les illustrations intérieures.
J’ai eu la chance d’avoir accès en avant-première à la première nouvelle complète « La Bractéate d’Or » ainsi qu’au début de chaque nouvelle qui composera à terme ce recueil. Dans le style global, on retrouve tout à fait ce qui as fait le succès de Lovecraft. Un contexte réaliste, des personnages ordinaires, puis une tournure sombre, une ambiance oppressante et un tourbillon dans lequel tombent où se jettent les personnages. Ajoutez à cela un vocabulaire spécifique, une mythologie unique, et vous avez le livre « le recueil ».
« A l’intérieur se trouvait une étrange médaille en or. Fine, circulaire et plate, elle présentait différentes inscriptions en relief sur une face et sur l’autre en creux. Sans que je sache pourquoi, ces motifs me mirent mal à l’aise. La partie centrale et majoritaire ressemblait à un animal sur deux pattes qui tenait à la fois du batracien et du poisson. Il était représenté de profil, avec un œil immense qui occupait presque l’intégralité de sa tête. Sur tout le bas de l’œil, des filaments faisaient penser à une sorte de barbe ou à un fanon. On retrouvait le même dessin, plus allongé et plus droit, sur le haut de l’œil, comme une crête. Une bouche minuscule avec des crocs complétait la forme ovoïde et allongée de cette tête dérangeante. Le corps était effacé, mais on distinguait encore nettement deux bras et deux jambes. Le bras le plus à gauche remontait vers la bouche de l’improbable créature et avait une main démesurément grande. Le geste avait été réfléchi par le graveur et j’en eus quelques frissons. Elle dévorait quelque chose en fixant son propriétaire de son œil maléfique. Comme pour signifier au spectateur qu’il serait le suivant à finir entre ses crocs inhumains. Enfin, sur le pourtour de cette pièce, ils figuraient des signes qui n’appartenaient à aucun langage connu. Tantôt courbe, tantôt barré ou rectiligne, j’étais persuadé que cette suite de forme aberrante était des lettres qui, mises bout à bout, signifiaient une chose terrible ou une menace d’une violence et d’une haine incommensurables. Avec cette pièce d’or, il y avait un morceau de papier plié en quatre. Je l’ouvris lentement, pour découvrir ces quelques mots écris dans une calligraphie hésitante et tremblante, comme si l’auteur avait voulu noter à la hâte quelques idées :
« Tynemouth. La pointe du Nar-hvair. Monastère. Dernier refuge. »»
Néanmoins, il faut également voir ce qu’est le livre en lui-même. L’auteur est influencé par Lovecraft, utilise sa mythologie (mais pas uniquement), mais pour autant ses textes ont une identité propre. Il faut souligner le fait que les récits ne se passent pas tous à la même époque. Si la première nouvelle débute en 1910, d’autres nouvelles comme « l’hôtel » ou « Nakna-Uhukshub » sont beaucoup plus contemporaines. Il y a également une diversité de personnage que l’on ne retrouvait pas dans les écrits de Lovecraft. Le personnage principal de la première nouvelle est une femme, d’autres sont présentes dans les récits. De même que des individus d’origines différentes. C’est donc pour moi, un enrichissement du contexte qui est proposé ici.
« Il devait me rester au moins cinq heures de route pour rejoindre les Etats-Unis et mon esprit commençait à vagabonder. Je ne croisais aucun véhicule, le soleil était toujours de plomb et les paysages, bien que magnifiques d’herbes vertes et rousses, de montagnes lointaines et d’arbres commençant à prendre les teintes de l’été, me rendaient somnolent. Je n’avais pas conscience d’être à ce point fatigué et mes yeux papillotaient bien trop pour je n’en tienne plus compte. J’espérais trouver rapidement un endroit pour dormir, n’importe quel hôtel ferait l’affaire. Mais, parfois ceux qui entendent vos souhaits vous haïssent assez pour les exaucer. »
Les nouvelles ont toutes leurs propres ambiances, leurs décors et leurs dynamiques propres. Que ce soit une escouade de militaire en sauvetage dans une zone glaciale ; un homme faisant une hâte dans un hôtel ou il aurait mieux valu qu’il ne s’arrête jamais ; un avion détourné mais pas forcement pour les raisons que l’on pourrait croire et d’autres. Chaque nouvelle à une illustration de couverture voire une illustration à l’intérieur. Certaines des nouvelles sont également pourvues d’une bonne dose d’action et de suspense haletant.
« Cours Julie ! » cria Ben.
Elle était déjà sortie de la caverne aux parois noires et se débattait avec la neige, ses jambes s’y enfonçant pratiquement jusqu’aux genoux. Elle respirait mal, suffoquait même, tandis que l’air lui glaçait les poumons. Le thermomètre était descendu en dessous de -10° C en cette nuit de décembre sur le Nevado de Toluca, et la pleine lune brillait d’une lumière blafarde qui se reflétait sur le manteau blanc dont s’était paré, pour l’hiver, le volcan mexicain. »
Le livre promet d’être un bel objet, richement illustré, bien écrit. Il y en aura pour tous les goûts. J’ai vraiment été surprise par la tournure de la première nouvelle où nous allons de surprise en surprise. J’ai hâte d’avoir les nouvelles en entière pour voir les tenants et les aboutissants des histoires dont j’ai pu lire les prémices. Pour certaines nouvelles on devine un peu où l’on va, pour d’autres je suis encore dans le flou total et après une petite dizaine de pages. C’est ce qui est agréable ! On se laisse entraîner au gré des pages en fonction de ce qui arrive au personnage. Fan de Lovecraft, ou tout simplement amateur de bon récit sombres, n’hésitez pas à aller jeter un œil au financement, ou à la page de l’auteur pour voir où le livre en est !
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