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Photo du rédacteurErine

Une leçon pour le MonsterVerse !


En fan incontestée de films de Kaijus, je n’ai pas pu manquer le très attendu Godzilla Minus One. Après avoir vu de nombreuses superproductions américaines (pour lesquelles j’ai tout de même une certaine tendresse) qui n’ont pas réellement comblé mes attentes, j’ai eu un regain d’espoir avec l’annonce de ce film japonais. Ce film est réalisé et scénarisé par Takashi Yamazaki, connu pour être un expert des effets spéciaux (il a notamment travaillé sur Space Battleship Yamato en 2010), nom qui annonce du grand spectacle.




L’histoire prend place en 1945, sur la fin de Seconde Guerre mondiale. On suit, Kōichi Shikishima, un kamikaze qui simule une panne technique afin de fuir ses responsabilités. Il atterrit sur l’île d’ode occupée par des soldats japonais. À la nuit tombée, une terrible sirène retentit. Si les soldats attendent une attaque américaine, il n’en est rien. C'est par une immense créature des profondeurs, appelée Godzilla par les natifs de l’île que l’escouade est presque entièrement décimée. Kōichi s’en sort par miracle, traumatisé et terriblement coupable de n’avoir rien pu faire. À son retour à Tokyo, il apprend que sa famille est morte sous les bombardements, ce qui finit de l’accabler. Se sentant coupable, il va accepter par charité d’héberger Noriko, une jeune orpheline ainsi qu’Akiko, un bébé qu’elle a recueilli.


En 1947, deux ans après la fin de la guerre qui a amoché le Japon ainsi que le mental de ses habitants, on retrouve cette famille improvisée. Noriko a trouvé un emploi de bureau et Kōichi est devenu dragueur de mine grâce à son expérience de pilote et par sa volonté de se sentir utile. Même s’il est toujours hanté par la créature, il semble avoir repris une vie normale. Du moins jusqu’à ce que Godzilla, touché et alimenté par les offensives nucléaires américaines de 1945 n’attaque un navire de guerre au large de la baie de Tokyo..



Je n’en dis pas plus sur le scénario afin de vous laisser découvrir ce film, riche en émotions et en grand spectacle !


Si les sujets abordés, comme le devoir citoyen, le nationalisme sont assez présents, le film et ses personnages sont très critiques envers le gouvernement nippon et les décisions qui ont été prises par les dirigeants japonais pendant cette guerre terrible. En effet, on voit monter depuis la fin de la Seconde Guerre au Japon un nationalisme chauvin et agressif (à l’image de celui des Etats-Unis) qui est extrêmement présent en politique, dans l’économie du pays et aussi dans ses discours culturels. On peut citer par exemple le révisionnisme, le déni collectif des faits historiques et de la culpabilité coloniale vis à vis des pays d’Asie de l’Est dont le Japon fait preuve. Ainsi il est étonnant et agréable pour un oeil européen de voir un film critiquer aussi ouvertement les méthodes du gouvernement japonais lors de cette guerre traumatisante pour le pays, et qui l’a marqué dans sa chair. Il critique une pensée encore présente aujourd’hui : sauver les apparences et sacrifier des vies pour l’honneur de son pays.


De plus, pour un film de d’action qui n’a rien à envier aux gros blockbusters américains, j’ai été agréablement surprise par la sensibilité et l’émotion que laisse transparaître le film. Ryūnosuke Kamiki, dans le rôle de Kōichi est très crédible et touchant dans son portrait d’homme traumatisé persuadé que la mort est sa seule rédemption. On se sent investis aussi bien dans les relations interpersonnelles et familiales que dans l’élan de camaraderie fraternelle. On peut reprocher aux films de Kaijus américain (le Godzilla de 2014, Pacific Rim ou le King Kong de 2005 pour ne citer qu’eux) une émotivité de surface. À Hollywood, les films d’action ont du mal à jouer de façon crédible sur la corde sensible, on le voit particulièrement sur les films de super-héros ou les films catastrophe. Et c’est là que le cinéma asiatique vient changer la donne. Ils appuient franchement, là où ça fait mal et sans exubérance, sans désamorcer l’émotion par une blague et sont crédibles aussi bien dans le jeu d’acteur que dans l’écriture des personnages.


N’oubliez pas vous mouchoirs vous allez certainement laisser couler une larme. De plus que la scène de fin nous laisse entrevoir une suite que j’attends avec impatience. Celle-ci qui devrait d’avantage être centrée sur le personnage de Noriko comme nous le laisse entrevoir subtilement la dernière scène du film. Ne ratez pas ça !



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